C’est une affaire qui secoua le royaume de France, et qui fut l’un des prémices aux funestes guerres de religion (1562-1598).
Durant la nuit du 17 au 18 octobre 1534, des pamphlets anti catholiques furent placardés à travers tout le royaume, jusque sur la porte de la chambre du roi François Ier, au château royal d’Amboise.
Ces écrits, injurieux et séditieux, constituaient un affront à l’autorité du monarque et conduisirent à sa radicalisation à l’encontre des partisans de la Réforme, vis-à-vis desquels il avait jusqu’alors relativement toléré.
L’auteur de ces textes fut identifié comme Antoine Marcourt, un pasteur de Neuchâtel d’origine picarde. Un exemplaire de ces placards est conservé au Musée de l’imprimerie et de la communication graphique à Lyon.
François Ier s’emporta contre ce qu’il considéra comme un crime de lèse-majesté et ordonna, en représailles, l’arrestation et l’exécution de ceux qui furent considérés comme les organisateurs de l’opération. L’imprimeur Antoine Augereau figure, notamment, parmi les condamnés. C’est à cette période que de nombreux protestants choisissent l’exil, à l’image de Jean Calvin.
Quelques années plus tard, les guerres de religion déchirèrent le royaume et plus largement l’Europe occidentale.
Les placards
Ancêtre de nos affiches, un placard est un avis écrit ou imprimé qu’on affiche publiquement. Ils peuvent être officiels, émanant du pouvoir pour informer la population des décisions du souverain ou annoncer, par exemple, des festivités à venir. Très tôt, il est aussi détourné pour partager, de manière anonyme, des idées hors-la-loi, des injures ou des accusations.