Le château au fil des siècles

Le site du Château royal d’Amboise a connu de grandes transformations au fil des siècles Les données scientifiques récemment collectées permettent de restituer le château dans tous ses états, depuis le moyen-âge jusqu’à aujourd’hui.

Reconstitution 3D

Un espace de restitution 3D du monument récemment aménagé dans l’orangerie du château permet de prendre la mesure de l’importance de cet édifice dont la phase majeure de construction débute à la fin du XVe siècle, sous le règne du roi Charles VIII. On apprend ainsi, contrairement aux idées héritées du XIXe siècle, que 75% du château édifié sous son règne ont subsisté jusqu’à nos jours.

Le château au temps des seigneurs d'Amboise
Le château au temps de Louis XI
Le château au temps de Charles VII
Le château au temps de Catherine de Médicis
Le château au temps de Louis-Philippe
Vue actuelle du château
Des origines jusqu'à 1431

Le promontoire des Châteliers constitue dès le néolithique un poste d’observation idéal à la confluence de la Loire et de l’un de ses affluents l’Amasse.

Le surplomb de près de quarante mètres offre une défense naturelle exceptionnelle. La ville devient la cité principale des Turones, peuple celte qui donne son nom à la future province de la Touraine. Le site est fortifié dès cette époque.

Les légions romaines occupent elles aussi le site fortifié. Des chroniques locales racontent que Jules César (100 av. J.-C.-44 av. J.-C.) lui-même aurait été séduit par l’oppidum d’Amboise.

Toutefois, le site entre durablement dans l’Histoire lors de la rencontre de Clovis (vers 466- 481- 511), roi des Francs et d’Alaric (?- 484-507), roi des Wisigoths. Après la période troublée des invasions normandes, Amboise intègre le domaine des comtes d’Anjou, puis celui de la maison d’Amboise-Chaumont. En 1214, la Touraine est investie par Philippe Auguste (1165- 1180- 1223), roi de France. La famille d’Amboise-Chaumont en devient la vassale. Mais en 1431, Louis d’Amboise (1392-1469) est condamné à mort pour avoir comploté contre le favori du roi Charles VII (1403- 1422-1461), La Trémouille (1384-1446). Finalement gracié, Louis d’Amboise doit toutefois renoncer au Château d’Amboise, confisqué au profit de la Couronne.

Commencent alors les jours les plus fastueux du château, notamment sous les règnes des rois de France Louis XI, Charles VIII et François 1er qui firent briller à Amboise une vie de cour particulièrement riche.

Aux XVÈME et XVIÈME siècles, Amboise siège de la cour de France

L’arrivée à Bourges de Charles VII (1403- 1422-1461) et de son épouse Marie d’Anjou (1404- 1463) marque le début du séjour des rois de France en Val de Loire.

Toutefois, ce dernier préfère les châteaux de Loches et de Chinon au Château fortifié d’Amboise.

Son fils, Louis XI (1423- 1461-1483), quant à lui, résidera en son château de Plessis-Lès-Tours (La Riche). Cependant, il choisit Amboise pour la résidence de la reine, Charlotte de Savoie (1441/ 1461/1483), et du dauphin – le futur Charles VIII (1470- 1483-1498) – né à Amboise en 1470. Il fait édifier un nouveau logis et un oratoire, appuyé contre le mur d’enceinte au sud, à l’origine de la future Chapelle Saint-Hubert.

Charles VIII (1470- 1483-1498) et son épouse, Anne de Bretagne (1477/ 1491-1498/1499-1514), marquent durablement Amboise. L’attachement que le roi conserve pour le château de son enfance est certainement pour beaucoup dans sa volonté de transformer l’ancienne place forte médiévale en un palais gothique somptueux. Charles VIII est également le grand architecte du château puisqu’il ordonne successivement l’édification de deux logis d’apparat, d’une chapelle à l’emplacement de l’oratoire érigé par son père. Il commande en outre la construction de deux tours cavalières (une troisième ne fut pas achevée) aux dimensions exceptionnelles. Celles-ci permettent aux chevaux et aux attelages de relier la ville aux terrasses du château situées 40 mètres au-dessus. Ce chantier d’une ampleur exceptionnelle mobilise le trésor royal et se poursuit en dépit des campagnes militaires menées dans la péninsule italienne.

Des techniques innovantes sont même mises au point pour chauffer les pierres et éviter leur gel en hiver et poursuivre l’ouvrage. Le roi fait appel aux maçons français aux sculpteurs flamands puis dès son retour d’Italie, à des artistes transalpins : menuisiers ; jardiniers ; architectes. Le château compte alors 220 pièces.

Les emblèmes et monogrammes du roi – l’épée de feu- et de la reine Anne de Bretagne (1477/ 1491-1498/ 1499-1514) – l’hermine–, présents dans les pièces du château, attestent de la présence du couple royal. Mais la mort prématurée de Charles VIII, à 28 ans, l’empêche de voir achevé son grand projet.

Charles VIII étant décédé sans héritier mâle, son cousin, le duc d’Orléans, lui succède sous le nom de Louis XII (1462- 1498-1515). Afin de conserver le duché de Bretagne dans le giron français, ce dernier doit épouser la veuve du roi défunt. Ainsi, Anne de Bretagne (1477/1491-1498/ 1499-1514) devient la seule femme de l’Histoire de France à porter à deux reprises le titre de reine.

Le nouveau roi réside principalement en son fief de Blois tandis que son jeune cousin et héritier présomptif, François de Valois-Angoulême, le futur François Ier, est éduqué à Amboise.

Louis XII poursuit les travaux initiés par son prédécesseur et fait achever la Tour Heurtault dans l’aile perpendiculaire au Logis de son prédécesseur.

Après son enfance au château et avènement, le 1er janvier 1515, François 1er (1494- 1515-1547) quitte la France pour l’Italie et remporte la bataille de Marignan en septembre de la même année. Il n’en oublie pas pour autant Amboise qu’il fait embellir : il rehausse l’aile Louis XII du Château et fait décorer les lucarnes selon le « goût italien ».

La fascination de François 1er pour les lettres et les arts en fait un grand souverain mécène de la Renaissance. Il convie ainsi de nombreux artistes notamment transalpins à Amboise, à l’exemple de Léonard de Vinci (1452-1519) qui y séjourne de 1516 à 1519.

Henri II (1519- 1547- 1559), fils de François Ier, est quant à lui à l’origine de l’édification d’un bâtiment parallèle à l’aile Louis XII (aujourd’hui disparu) qu’il fait aménager pour les appartements des enfants de France. Après sa mort, Catherine de Médicis (1519-1589), son épouse, assure la régence du royaume.

Les trois fils d’Henri II et de Catherine de Médicis, François II (1544- 1559-1560), Charles IX (1550- 1560-1574) et Henri III (1551-1 1574-1589) se succèdent sur le trône de France.

Sous le règne éphémère de François II, Amboise est le théâtre de la conjuration d’Amboise. Après cet épisode tragique, Catherine de Médicis fait renforcer les défenses à l’Est du Château en ordonnant la construction d’un bastion.

Puis sous Charles IX et Henri III, les séjours au Château se font plus rares. Amboise cesse donc progressivement d’être le siège de la Cour de France.

XVIIe et XVIIIe siècles : une citadelle, étape des souverains de France

À la fin du XVIème siècle, Amboise conserve sa fonction de place-forte en raison de sa position stratégique,

mais devient une étape des souverains français qui y séjournent ponctuellement à la faveur de leurs déplacements dans le royaume, à l’exemple de Henri IV (1553- 1589- 1610), Louis XIII (1601- 1610-1643), Louis XIV (1638- 1643-1715) ou Philippe duc d’Anjou (1683- 1700/1724-1746), son petit-fils, futur Philippe V d’Espagne.

Louis XIII ordonne toutefois en 1620 la construction de nouvelles défenses. Mais faute d’entretien, le Château se dégrade progressivement : des corps de logis de l’enceinte occidentale du Château (entre la Chapelle Saint-Hubert et le Logis Charles VIII) sont démolis entre 1627 à 1660.

Amboise sert par ailleurs de prison. Des prisonniers célèbres y sont détenus, à l’exemple de Nicolas Fouquet (1615-1680), surintendant des Finances de Louis XIV, disgracié en 1661. Il est escorté par le célèbre capitaine des mousquetaires d’Artagnan (vers 1615-1673) lors de ce séjour.

Amboise sort finalement de son sommeil au XVIIIème siècle avec Étienne-François, duc de Choiseul (1719-1785), puissant ministre de Louis XV (1710- 1715-1774).

Il en devient le propriétaire en 1763 en même temps que du domaine de Chanteloup tout proche où il fait édifier un château somptueux dans le goût du moment. Aussi préfère-t-il y résider plutôt que dans la citadelle d’Amboise où il installe des manufactures.

À la mort de Choiseul, son immense propriété est rachetée par la Couronne pour être cédée en 1786 à Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793), petit-fils légitimé de Louis XIV. Il y aménage des appartements à partir de 1789 ; il procède à la destruction des colonnes et au cloisonnement de la Grand Salle. Il fait aménager une salle à manger panoramique sur la Tour des Minimes. Il ordonne des travaux dans les jardins : il fait ainsi planter des tilleuls en quinconce sur la terrasse Nord et aménage un parc de style anglais. A la pointe occidentale de la forteresse, il fait édifier une pagode sur la tour Garçonnet, dans le style chinois.

En 1789, le logis des Sept-Vertus subit un incendie.

La Révolution change définitivement le destin du Château. En 1793, les autorités confisquent le Château et son mobilier afin d’en faire un centre de détention ainsi qu’une caserne pour les vétérans des campagnes menées par les armées révolutionnaires. Dans ce démantèlement disparaissent également l’essentiel de la décoration du Château : lambris, cheminées, statuaire, peinture, ferronnerie, menuiserie, etc… Après un espoir éphémère de récupérer leurs biens, l’héritière du duc de Penthièvre, Louise-Marie-Adelaïde, duchesse d’Orléans s’exile à la suite du Coup d’État du 18 fructidor de l’An V (4 septembre 1797) et en vertu d’un décret qui oblige les Bourbons à quitter la France.

XIXe et XXe siècles : outrages et renouveau d'un monument historique

Le Consulat (1799-1804) et l’Empire (1804-1814/1815) ouvrent une nouvelle page dans la vie du Château.

Amboise est offert en 1803 au Sénateur Roger Ducos (1747-1816), ancien membre du Directoire, que le Premier Consul Napoléon Bonaparte (futur Napoléon 1er) (1769-1799/ 1804-1814-1815-1821) tient à remercier pour son aide dans sa prise de pouvoir. Pour « rénover le Château », le Sénateur ordonne dès 1806 la destruction des bâtiments en ruine (le logis des Sept-Vertus et des bâtiments attenant) ou inutiles. Il fait notamment abattre l’aile Henri II et la Collégiale Saint-Florentin (édifice du XIème siècle) et la maison canoniale. Le jardin est également remanié. Tous les travaux sont achevés en 1811.

En 1814, lors de la première Restauration, le Château est restitué à l’héritière du duc de Penthièvre, Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon, duchesse d’Orléans (1753-1821) revenue de son exil espagnol. Après avoir temporairement – durant les Cent Jours – retrouvé sa vocation de forteresse carcérale, Amboise est rendu définitivement à la famille d’Orléans en 1815.

A sa mort, la duchesse transmet le domaine d’Amboise à son fils Louis-Philippe (1773- 1830/1848-1850), futur roi des Français. Il fait procéder à des rénovations afin de transformer le château en lieu de villégiature. Ces travaux sont confiés à l’architecte de renom Pierre-François-Léonard Fontaine (1762-1853) et à son disciple, Pierre-Bernard Lefranc (1795-1856). Le roi Louis-Philippe 1erardent défenseur du patrimoine français, soutient le classement des monuments emblématiques de l’Histoire nationale, au premier rang desquels figure Amboise, classé dès 1840

La Révolution de 1848 provoque l’exil de Louis-Philippe I er et le château est placé sous séquestre. Ce lieu est de nouveau affecté à la détention d’un prisonnier de marque, l’Émir Abd el-Kader (1808-1883) chef déchu de la rébellion algérienne, qui y est incarcéré avec sa suite à partir de novembre 1848.

La promesse faite à l’Émir lors de sa reddition de le transférer en terre d’Islam ne sera honorée que quatre années plus tard par le prince-Président Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1848/ 1852-1873), venu lui signifier sa libération à Amboise en octobre 1852.

L’Emir quitte la France pour Brousse, Constantinople (Turquie) puis Damas (Syrie). Mais il laisse derrière lui des amitiés sincères nouées avec les amboisiens et le souvenir de 25 membres de sa suite décédés puis inhumés au Château. Les amboisiens contribuent d’ailleurs à l’édification d’un mausolée sur une terrasse du château en 1853 (le « Jardin d’Orient », conçu par Rachid Koraïchi, fut aménagé sur le lieu même des sépultures et du mausolée en 2005).

La chute du Second Empire (1852-1870) et l’avènement de la IIIème République (1870-1940) marquent le retour du domaine dans le patrimoine des Orléans. Un vaste programme de restauration du château est engagé à l’initiative de Philippe (1838-1894), Comte de Paris et petit-fils de Louis Philippe I er. Ce dernier étant désormais inventorié comme un monument historique, l’État désigne un architecte afin de mener le chantier. Il s’adresse à Victor-Marie-Charles Ruprich-Robert (1820-1887) et à son fils Gabriel après lui, tous deux inspecteurs des monuments historiques. Ils réalisent un travail de restauration remarquable sur la Chapelle Saint Hubert, le logis Charles VIII et la Tour des Minimes (1874-1879), puis de l’aile Renaissance (1896- 1897) et de la Tour Heurtault (1906).

Le duc d’Aumale (1822-1897) fait diligenter les travaux. Il meurt trois ans plus tard et le château, qui abritait déjà un hospice, est transformé selon ses vœux en un dispensaire pour les anciens serviteurs de sa famille en 1901. Le Château d’Amboise est intégré dans le patrimoine de la Société civile du domaine de Dreux créée en 1886 pour gérer le patrimoine historique de la Maison de France.

Le dernier épisode tragique pour le Château et la ville d’Amboise a lieu pendant la Seconde Guerre mondiale. Dès le 4 septembre 1939, le château est réquisitionné. L’accès des touristes à la chapelle et au chemin de ronde de la Tour Heurtault est maintenu jusqu’au 22 mai 1940.

En juin 1940, l’armée française en pleine débâcle se replie progressivement au sud de la Loire. Du 4 au 15 juin 1940, le logis royal du château est ainsi le siège éphémère du Ministère de l’Air qui poursuit ensuite son repli sur Bordeaux.

Les 18 et 19 juin 1940, un régiment de tirailleurs sénégalais résiste avec une remarquable bravoure à l’entrée des troupes allemandes à Amboise. Les dégâts matériels sont importants (une centaine d’obus tombent sur le château) et touchent la Chapelle, la tour Garçonnet et celle des Minimes. Après son évacuation, le château souffre pendant 15 jours de l’afflux incontrôlé de réfugiés et de troupes allemandes. Puis il est utilisé par les troupes d’occupation comme entrepôt d’armes et de poste de communication et détection aérienne.

En juillet 1944, il subit un bombardement allié qui endommage les façades du logis, les vitraux et toiture de la chapelle Saint-Hubert. Le 1er août 1944, le château est déserté par les dernières unités de l’armée allemande.

L’inventaire des dégâts est réalisé quelques jours plus tard. L’État apporte son concours à la campagne de restauration engagée à partir de 1952.

La Société civile du domaine de Dreux est transformée en 1974 en Fondation Saint-Louis à la faveur de l’évolution de la législation sur la gestion de biens culturels. La Fondation propriétaire des lieux lance un important programme de restauration et de mise en valeur du monument.

Les hôtes illustres du château

466 à 1431
XV et XVIe s.
XVIIe et XVIIIe s.
XIXe et XXe s.
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Clovis Ier
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Foulques III
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Philippe Auguste
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Seigneurs d'Amboise-Chaumont
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Charles VII
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Louis XI
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Charlotte de Savoie
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Anne de France
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Louis XI
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Isabelle Ière
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Jeanne de France
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Charles VIII
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Marguerite d'Autriche
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Anne de Bretagne
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Charles-Orland de France
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Louis XII
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Bernardo Da Brescia
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Luca Vigeno
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Guido Mazzoni
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Domenico Bernabei Da Cortona
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Dom Pacello Da Mercogliano
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Fra Giobanni Giocondo
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Andrea Solario
Louise de Savoie
François 1er
Marguerite d'Angoulême
Claude de France
Léonard de Vinci
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Andrea del Sarto
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Jean Stuart
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Robert III
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Ulrich Von Hutten
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Franz Von Sickingen
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Laurent II de Médicis
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Madeleine de la tour d'Auvergne
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Connétable de Bourbon
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Madame de Chateaubriant
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Cardinal de Boisy
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Cardinal de Bourges
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Henri Ier d'Albret
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Monsieur d'Alençon
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Monsieur de Vendôme
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John Stuart
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Eleonore de Hasbourg
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Anne Boleyn
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François de France
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Charles Quint
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Henri II
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Catherine de Médicis
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François II
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Marie Stuart
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François Ier de Lorraine
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Charles de Guise
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Jean du Barry
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François III
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Charles IX
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Henri III
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Marguerite de France
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Henri IV
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Louis XIII
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Anne d'Autriche
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Gaston de France
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Louis XIV
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Philippe duc d'Anjou
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Charles de Batz de Castelmore
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Nicolas Fouquet
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Jean de la Fontaine
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Etienne-François de Choiseul
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Louis-Jean-Marie de Bourbon
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Roger Ducos
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Louise-Marie-Adélaïde d'Orléans
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Louis-Philippe d'Orléans
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Emir Abd El-Kader
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Louis-Napoléon Bonaparte
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Ferdinand-Philippe d'Orléans
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Hélène de Mecklembourg
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François d'Orléans
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Henri d'Orléans
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Françoise de Bragance
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Henri d'Orléans

CLOVIS IER, ROI DES FRANCS (VERS 466/ 481/511)

Fils du roi des Francs saliens de Tournai, Childéric Ier (?/ 457/481), et petit-fils de Mérovée (vers 412/ 448/457), Clovis prend la tête du petit royaume de son père en 481. Il conquiert rapidement les territoires limitrophes et unifie une majeure partie des royaumes francs et met un terme aux incursions alamanes et burgondes. En 503, il signe un éphémère traité de paix avec le roi des Wisigoth Alaric, à Amboise, sur l’Ile d’or au milieu de la Loire (face au château actuel) à la frontière des royaumes franc et wisigoth. Après la mort de leur roi, Alaric II (?/ 484/507), il traverse cette frontière avec son armée et se lance à l’attaque du sud de la Gaule alors wisigothique. Clovis est également célèbre pour sa conversion au christianisme après la victoire de Tolbiac en 496. Baptisé par l’évêque Saint-Rémi (437-535), il fait du futur royaume de France la « fille aînée de l’Église ».

FOULQUES III, DIT FOULQUES NERRA, COMTE D’ANJOU (VERS 970-1040)

Né vers 970, Foulques Nerra est le fils de Geoffroy Ier d’Anjou (vers 940-987). Il succède à ce dernier à la tête du comté en 987. En guerre perpétuelle avec ses voisins, il assiège, pille et incendie les villes de ses ennemis comme Angers en l’an 1000 ou Saumur en 1026. Il est connu à Amboise pour avoir fait construire la collégiale Saint-Florentin et un palais comtal appelé « domicilium » sur le promontoire du Château (aujourd’hui disparus).

PHILIPPE AUGUSTE (1165/ 1180/1223), ROI DE FRANCE

En 1214, la Touraine est investie par Philippe Auguste (1165/ 1180/1223), roi de France. La cité d’Amboise entre ainsi définitivement dans le giron français. Le château est confié à la famille d’Amboise-Chaumont, vassale du roi de France.

SEIGNEURS D’AMBOISE-CHAUMONT, PROPRIÉTAIRES DU CHÂTEAU (1214-1431)

Depuis la conquête de la Touraine par Philippe-Auguste (1165/ 1180/1223), roi de France, Amboise est le fief de la famille d’Amboise-Chaumont. Mais son destin bascule en 1431 : Louis d’Amboise (1392-1469) est condamné à mort pour avoir comploté contre le favori du roi Charles VII (1403/ 1422/1461), Georges de la Trémoille (1384-1446). Finalement gracié, Louis d’Amboise doit toutefois renoncer au Château d’Amboise, confisqué au profit de la Couronne.

CHARLES VII, ROI DE FRANCE (1403/ 1422/1461)

Né à Paris en 1403, Charles de Valois est le fils de Charles VI (1368/ 1380/1422), dit « le Fou » et d’Isabeau de Bavière (1371-1435). Sa jeunesse est marquée par la guerre de Cent Ans et la rivalité entre le royaume de France et le duché de Bourgogne, allié des Anglais. À la mort de son père en 1422, Charles VII hérite d’un royaume exsangue où son autorité est contestée et dont la majeure partie du territoire est occupée par l’armée anglaise. Il réside principalement à Chinon, en Val de Loire. En 1431, il condamne le seigneur d’Amboise à la peine capitale (celui-ci y échappera finalement) et à la confiscation de ses biens. Le château d’Amboise entre ainsi dans le domaine royal. Charles VII fait établir une compagnie de francs-archers dans la forteresse d’Amboise. Son règne est marqué par l’épopée de Jeanne d’Arc (1512-1431) qui le fait sacrer à Reims en 1429 et mène la lutte contre les envahisseurs d’outre-Manche. Charles VII remporte la victoire finale à Castillon-la-Bataille et met fin, en 1453, à la guerre qui durait depuis près de cent années. Après cette victoire, il se consacre au rétablissement de son autorité et de l’économie du royaume avec son ministre Jacques Cœur.

LOUIS XI, ROI DE FRANCE (1423/ 1461/1483)

Louis XI est le fils aîné de Charles VII (1403/ 1422/1461) et de Marie d’Anjou (1404-1463). Il accède au trône en 1461 et nourrit de grands desseins pour le royaume. Il annexe notamment au domaine royal un nombre important de territoires comme le Maine, l’Anjou et surtout une partie de la Bourgogne en 1477. Il base son projet politique sur une alliance avec le peuple afin de renforcer l’autorité royale sur les grands seigneurs féodaux. Fin politique, il reste un des initiateurs majeurs de l’organisation d’un pouvoir d’État en France. Préférant sa résidence de Plessis-Lès-Tours, il fait établir son épouse et ses enfants au Château royal d’Amboise, à l’écart de la vie de cour. Il se préoccupe principalement de l’éducation de son héritier, le dauphin Charles (futur Charles VIII, à qui il rend régulièrement visite à Amboise pour s’assurer de ses progrès et de sa santé. À sa mort en 1483, il laisse à son unique fils, Charles VIII (1470-1483-1498), un royaume relativement puissant et prospère.

CHARLOTTE DE SAVOIE (1441/ 1461/1483)

Fille de Louis 1er, duc de Savoie, elle épouse le futur Louis XI en 1451, puis est couronnée reine de France en 1461. Elle donne naissance à huit enfants dont trois atteignent l’âge adulte : Anne de France (future Anne de Beaujeu et régente du royaume), Jeanne de France, future épouse de Louis XII et le futur Charles VIII. Elle ne joue aucun rôle politique : son époux, Louis XI, l’établit avec ses enfants au château d’Amboise tandis que la cour demeure à ses côtés au Château de Plessis-Lès-Tours. Elle se consacre ainsi à l’éducation de ses enfants et fait l’acquisition de quantités de livres qui constitueront une bibliothèque remarquable. Après une vie solitaire, elle s’éteint à Amboise le 1er décembre 1483.

ANNE DE FRANCE (ANNE DE BEAUJEU) (1461-1522)

Fille aînée du roi de France Louis XI (1423/ 1461/1483) et de Charlotte de Savoie (1441/ 1461/1483), elle est élevée au château d’Amboise à l’écart de la cour, aux côtés de sa mère. Elle épouse en 1474 Pierre de Beaujeu, frère cadet du duc Jean II de Bourbon, puis son successeur au titre de duc de Bourbon. À la mort de Louis XI en 1483, elle assure de facto avec son mari la régence de son frère Charles VIII jusqu’en 1491. Contestée par les États généraux de 1484 et par son cousin Louis d’Orléans (futur Louis XII) elle doit faire face à la Guerre folle jusqu’à la signature de la paix à Saint-Aubin-du-Cormier en 1488. Elle préside aux négociations du mariage de son frère avec l’héritière du duché de Bretagne, Anne. Après l’émancipation de Charles VIII, elle s’établit à Moulins où elle tient une des cours les plus fastueuses du royaume.

LOUIS XI, ROI DE FRANCE (1423/ 1461/1483)

Louis XI est le fils aîné de Charles VII (1403/ 1422/1461) et de Marie d’Anjou (1404-1463). Il accède au trône en 1461 et nourrit de grands desseins pour le royaume. Il annexe notamment au domaine royal un nombre important de territoires comme le Maine, l’Anjou et surtout une partie de la Bourgogne en 1477. Il base son projet politique sur une alliance avec le peuple afin de renforcer l’autorité royale sur les grands seigneurs féodaux. Fin politique, il reste un des initiateurs majeurs de l’organisation d’un pouvoir d’État en France. Préférant sa résidence de Plessis-Lès-Tours, il fait établir son épouse et ses enfants au Château royal d’Amboise, à l’écart de la vie de cour. Il se préoccupe principalement de l’éducation de son héritier, le dauphin Charles (futur Charles VIII, à qui il rend régulièrement visite à Amboise pour s’assurer de ses progrès et de sa santé. À sa mort en 1483, il laisse à son unique fils, Charles VIII (1470-1483-1498), un royaume relativement puissant et prospère.

ISABELLE IÈRE, DITE « LA CATHOLIQUE », REINE DE CASTILLE ET LÉON, REINE CONSORT D’ARAGON ET DE NAPLES (1451/ 1474/1504)

Fille du roi Jean II de Castille (1405/ 1406/1454) et de sa seconde épouse, elle n’est pas héritière du trône à la mort de ce dernier. Toutefois, elle ceint la couronne à la mort de son demi-frère usurpant la place de la fille de ce dernier en 1474. Après des tractations mouvementées, elle épouse Ferdinand d’Aragon (1452-1516) en 1469. Cette union permet la réunion des royaumes de Castille et Léon et d’Aragon. Le couple achève la Reconquista qui aboutit à l’annexion de Grenade en 1492. La même année, l’explorateur Christophe Colomb découvre les « Indes occidentales » au nom du royaume de Castille. « Les Rois catholiques » organisent également l’Inquisition à partir de 1492 entraînant l’exil de nombreux juifs et musulmans vers l’empire ottoman. Elle fait étape à Amboise en 1501.

JEANNE DE FRANCE, REINE DE FRANCE (1464-1505) CANONISÉE EN 1950 SOUS LE NOM DE SAINTE JEANNE DE VALOIS

Née en 1464, elle est la seconde fille de Louis XI (1423/ 1461/1483) et la sœur du futur Charles VIII (1470/ 1483/1498). Surnommée « l’estropiée » ou « la boiteuse », elle est connue pour sa laideur. Elle est élevée à Amboise avant d’être mariée à douze ans à son cousin Louis d’Orléans, futur Louis XII. Devenu roi en 1498, celui-ci fait annuler ce mariage par le pape afin de pouvoir épouser la veuve de Charles VIII, Anne de Bretagne (1477/ 1491-1498/ 1499- 1514). Après avoir porté le titre de reine de France moins d’un an, Jeanne de France se retire à Bourges où elle fonde l’ordre monastique de l’Annonciade.

CHARLES VIII, ROI DE FRANCE (1470/ 1483/1498)

Seul fils survivant de Louis XI (1423/ 1461/1483), Charles est élevé au château d’Amboise aux côtés de sa mère Charlotte de Savoie et de ses sœurs. Si Charles VIII devient roi à l’âge de 13 ans, il reste sous la tutelle de sa sœur, Anne de Beaujeu (1461-1522), qui exerce de fait le pouvoir. Il s’en émancipe en 1491 et se marie la même année avec Anne de Bretagne (1477/ 1491-1498/ 1499-1514). Il entame ainsi le processus de rattachement du duché de Bretagne à la France. Il ordonne la transformation de la forteresse d’Amboise en une résidence spacieuse composée de plusieurs logis d’apparat et de tours cavalière dont la construction sera presque achevée à sa mort. Revendiquant ses droits sur le royaume de Naples, il se lance à sa conquête en 1494, point de départ des ambitions françaises sur l’Italie jusqu’en 1559. Sa mort prématurée à 28 ans après avoir heurté le linteau d’une porte du Château met fin à la branche aînée des Valois.

MARGUERITE D’AUTRICHE (1480-1530)

Petite-fille du duc de Bourgogne Charles le Téméraire, elle est le second enfant de l’empereur Maximilien Ier et de Marie de Bourgogne (1457-1482). En 1483, elle est fiancée à l’âge de 3 ans au dauphin de France, futur Charles VIII, et conduite à Amboise pour y être élevée en Fille de France. Son éducation est confiée à Madame de Segré par Anne de Beaujeu, sœur ainée de Charles, régente du royaume. Son jeune fiancé lui manifeste de la tendresse, mais décide en 1491 de renoncer à ce mariage et à sa dot (notamment constituée des provinces de l’Artois et de la Franche-Comté) pour épouser Anne de Bretagne. Elle est officiellement répudiée en décembre 1491 (à l’âge de 11 ans) et renvoyée à son père. Elle en gardera longtemps rancune à la France et jouera plus tard un rôle diplomatique éminent, en sa qualité de tante du futur Charles Quint et de gouverneur des Pays-Bas.

ANNE DE BRETAGNE, DUCHESSE DE BRETAGNE ET REINE DE FRANCE (1477/ 1491-1498/ 1499/1514)

Fille de François II (1435-1488), duc de Bretagne, elle lui succède à la tête du duché en 1488, en l’absence d’héritier mâle. Du fait de sa position stratégique et de sa relative bonne administration, la Bretagne constitue un territoire intéressant pour de nombreux monarques européens. Elle est tout d’abord fiancée à Édouard (1470-1483), prince de Galles et fils de roi Édouard IV d’Angleterre (1442-1483) puis mariée par procuration à Maximilien Ier de Habsbourg (1459/ 1508/1519), futur empereur du Saint-Empire romain germanique. Elle fait annuler son mariage pour épouser finalement Charles VIII roi de France en 1491 et réside principalement au Château d’Amboise.

La mort prématurée de ce dernier laissera la jeune veuve dans une position délicate Elle accepte, conformément aux termes de son premiers contrat de mariage, d’épouser le nouveau roi de France, Louis XII (1462/ 1498/1515), en 1499. Elle s’établit alors à la cour de Blois. Cet épisode tragique fait d’elle la seule femme à avoir porté à deux reprises le titre de reine de France. Anne de Bretagne rend l’âme au Château de Blois en janvier 1514.

CHARLES-ORLAND DE FRANCE, DAUPHIN DE FRANCE (1492-1495)

Charles-Orland de France, né à Amboise en 1492, est le premier fils de Charles VIII (1470/ 1483/1498) et d’Anne de Bretagne (1477/ 1491-1498/ 1499-1514). Il meurt de la rougeole au Château d’Amboise trois ans plus tard. Sa mère confit au célèbre sculpteur Michel Colombe le soin de réaliser son tombeau, aujourd’hui conservé en la cathédrale de Tours.

LOUIS XII, ROI DE FRANCE (1462/ 1498/1515)

Membre de la branche cadette des Valois, Louis d’Orléans succède à son cousin Charles VIII, mort prématurément à Amboise. Préférant sa résidence de Blois, Il poursuit toutefois les travaux entrepris par son prédécesseur à Amboise pour y établir son héritier présomptif François d’Angoulême (futur François 1er).

Surnommé le « Père du Peuple » par les États généraux de 1506, il mène des réformes dans les domaines de la justice et des impôts. Il s’illustre également durant les guerres d’Italie où il subit la défaite de Novare en 1513 qui force les Français à évacuer le Milanais. Affaibli par l’âge et la goutte, il meurt à Paris le 1er janvier 1515.

BERNARDINO DA BRESCIA (1490-1540)

Expert en menuiserie et en marqueterie est originaire de Brescia en Italie. Il participe à l’aménagement des logis d’Amboise, sous le règne de Charles VIII.

LUCA VIGENO

Ingénieur transalpin, il installe au pied du château d’Amboise un four spécial « à faire couver et naître poulets sans poules ».

GUIDO MAZZONI DIT PAGANINO, (1450-1518)

Ce sculpteur, peintre et enlumineur, originaire de Modène, séjourne en France à l’invitation des rois Charles VIII (de 1494 à 1498), et de Louis XII (de 1507 à 1516.). Il réalise notamment le tombeau de Charles VIII.

DOMENICO BERNABEI DA CORTONA (DOMINIQUE DE CORTONE) DIT « BOCCADOR » (1465-1549)

A l’invitation du roi Charles VIII, il séjourne en France de 1495 jusqu’autour de 1532. Architecte et ingénieur, il est le principal architecte des festivités royales d’Amboise en 1518. Il réalise à la demande de François 1er les plans du château de Chambord (1519).

DOM PACELLO DA MERCOGLIANO (1453-1534)

Jardinier Napolitain, il accepte de suivre en France le roi Charles VIII de retour de campagne. Il séjourne en France de 1496 à 1499. Botaniste avant tout, il intervient dans la création et l’entretien des jardins du Château royal et de Château Gaillard (1496-1498) à Amboise, du Château de Blois (1499) et du Château de Gaillon.

FRA GIOVANNI GIOCONDO OU FRA’IACANDO (1433-C. 1515)

Humaniste vénitien, ingénieur et architecte, il est en France de 1495 à 1505, Il est cité dans le manuscrit des comptes de construction du château d’Amboise de 1495-1496. Pendant son séjour à Amboise, il collabore également aux chantiers de l’Hôtel Joyeuse et à celui du Château-Gaillard. Il est plus tard cité en 1508 pour sa contribution aux canalisations des jardins de Blois. Il conçoit le Pont Notre-Dame à Paris et édite par ailleurs le De architectura (1511) de Vitruve.

ANDREA SOLARIO (1460-1524), AUSSI APPELÉ ANDREA DI BARTOLO

Ce peintre et ancien élève de Léonard de Vinci est présent à la Cour royale d’Amboise de 1507 à 1510. Il réalise notamment un Portrait de Charles d’Amboise, après 1507, conservé au Musée du Louvre.

LOUISE DE SAVOIE, PRINCESSE DE SAVOIE (1476-1531)

Née en 1473, Louise de Savoie est la fille de Philippe II de Savoie (1438-1497) et Marguerite de Bourbon (1438-1483). En 1488, à 12 ans, elle est mariée à Charles de Valois, comte d’Angoulême (1459-1496). De cette union naissent deux enfants : Marguerite d’Angoulême (1492-1549), future reine de Navarre et François d’Angoulême (1494/ 1515/1547), futur roi de France sous le nom de François Ier. Suite à la mort de son époux en 1496, elle se consacre à l’éducation de ses enfants. Son fils, devenu héritier présomptif du roi Louis XII, est appelé à résider au château d’Amboise, à proximité de la cour établie à Blois, jusqu’en 1508, date à laquelle il est appelé à la cour du roi à Blois.

FRANÇOIS IER, ROI DE FRANCE (1494/ 1515/1547)

François d’Angoulême, héritier présomptif de son lointain cousin le roi Louis XII (appartenant à la branche Valois-Angoulême de la dynastie capétienne,), est appelé en Val de Loire en 1498 pour résider à Amboise avec sa mère, Louise de Savoie et sa sœur, Marguerite d’Angoulême, à proximité de la cour royale de Blois. Il demeure ainsi à Amboise jusqu’en 1508. Mort sans héritier mâle Louis XII (1462/ 1498/1515) cède lui aussi sa place à son cousin qui devient François Ier en 1515.

Considéré comme le souverain emblématique de la Renaissance, il est connu pour le développement important des arts durant son règne. Après ses victoires en Italie, il fait venir Léonard de Vinci (1452-1519) en Val de Loire et importe le goût italien dans le royaume. Dès son avènement il fait surélever le logis royal du château d’Amboise où il séjourne régulièrement.

MARGUERITE D’ANGOULÊME, REINE DE NAVARRE (1492-1549)

Fille aînée de Louise de Savoie (1476-1531) et de Charles de Valois (1459-1496), Marguerite naît à Angoulême en 1492. Elle rejoint Amboise avec sa mère et son frère quand celui-ci est désigné héritier présomptif de la couronne de France en 1498. Elle est témoin privilégiée de sa jeunesse à Amboise dont elle fera plus tard le récit dans son ouvrage l’Heptaméron. Elle épouse en premières noces Charles de Valois, duc d’Alençon (1489-1525) en 1509. Elle sera marraine du fils aîné de son frère, le dauphin François dont le baptême est célébré en 1518 au château d’Amboise. Veuve et sans enfant en 1525, elle est remariée dès 1527 à Henri II, roi de Navarre (1503/1517/1555). De cette union naît notamment Jeanne d’Albret (1528/1555/1572), mère de Henri de Navarre (1553/1589/1610), le futur Henri IV. Elle est considérée comme une femme de lettre notamment auteur de L’Heptaméron publié en 1524 ou encore Le miroir de l’âme pécheresse publié en 1531.

CLAUDE DE FRANCE, REINE DE FRANCE (1499/ 1515/1524)

Claude de France, née en 1499, est la fille aînée de Louis XII et d’Anne de Bretagne Après de tumultueuses tractations diplomatiques, elle est mariée à François de Valois, le futur François Ier en 1514. Devenue reine de France l’année suivant la mort de son père, elle accompagne son époux au Château d’Amboise à de nombreuses reprises et notamment lors des festivités pour le baptême du dauphin François de France (1518-1536) et le mariage de Laurent II de Médicis (1492-1519) et de Madeleine de la Tour d’Auvergne (1495-1519) en 1518. Elle meurt en couches en 1524.

LÉONARD DE VINCI (1452-1519)

Né à Vinci dans la province de Florence en Toscane, Léonard de Vinci est à la fois un homme d’esprit universel, un peintre, un ingénieur, un sculpteur, un architecte, un musicien, un poète, un philosophe, un écrivain et un scientifique de génie.

Léonard de Vinci finit par accepter l’invitation du jeune François Ier (1494/ 1515/1547) à Amboise. Il emmène avec lui plusieurs de ses œuvres, notamment La Joconde, L’Enfant Jésus et Sainte Anne ou encore son Saint Jean Baptiste.

Pendant les trois dernières années de sa vie, de 1516 à 1519, il réside au Clos Lucé à quelques centaines de mètres du Château. En 1517, il réalise un dessin du château royal d’Amboise (aujourd’hui conservé dans les collections Windsor). Lors des festivités royales du printemps 1518 célébrant le baptême du Dauphin François et le mariage du duc d’Urbino (Laurent II de Médicis) et de Madeleine de la Tour-d’Auvergne, Léonard de Vinci se voit confier la réalisation des décors d’arcs de triomphe. Il exécute également des murailles en trompe-l’œil d’une reconstitution grandeur nature des victoires françaises en Italie organisée sur le plateau des châteliers à proximité du château. Ingénieur, il réalise les canonnades factices de la bataille. L’une d’entre elles endommage l’un des vitraux de la collégiale Saint-Florentin, dans l’enceinte du château. Le roi achète cinq des œuvres « amboisiennes » du maître. La Saint-Anne est, selon le vénitien Paolo Giovio (Paul Jove), notamment exposée dans « une chapelle du château royal » jusqu’en 1540. A la demande du roi, il imagine de nombreux projets comme la construction d’un palais monumental à Romorantin (Loir-et-Cher). Sentant ses forces diminuer, il fait enregistrer son testament par le notaire d’Amboise, Me Bourreau, en avril 1519. Il y décrit en détail les conditions de ses obsèques. Le 2 mai 1519, Il rend son dernier soupir au Clos-Lucé. Selon ses dernières volontés, François 1er fait porter quatre jours plus tard sa dépouille qui est inhumée au château royal dans la collégiale Saint-Florentin. Ses restes identifiés en 1863 lors de fouilles sont transférés dans l’enceinte du château dans la Chapelle Saint-Hubert où ils reposent encore aujourd’hui.

ANDREA DEL SARTO (1486-1530)

De son vrai nom Andrea d’Agnolo di Francesco di Luca ou Andrea d’Agnolo di Francesco di Luca di Paolo del Migliore Vannucchi ou Andrea Vanucci.

Il réalise plusieurs commandes pour François d’Angoulême (futur François 1er) la Sainte Famille aux anges, puis après son avènement, notamment la Madonna col Bambino, santa Elisabetta e san Giovannino et La Charité (1518) conservée au Louvre. Il effectue un séjour à la Cour d’Amboise de juin 1518 jusqu’en mars 1519, avec son élève Andrea Squarzella. Il quitte Amboise pour rejoindre son épouse Lucrezia en Italie. Il se voit en même temps confier par le roi de France la mission d’y acheter des œuvres d’art. Contrairement à ses engagements, il n’honorera pas cette mission et ne reviendra jamais en France.

JEAN STUART, (FIN XVE S.-1551), SEIGNEUR DE VÉZINES ET DE FONTAINE, CAPITAINE DES GARDES DU CORPS DU ROI DE 1514 À 1544 »

Il est nommé en 1514 capitaine de la 1ère compagnie de la garde écossaise, la plus prestigieuse unité des quatre compagnies de gardes du corps du roi. « Premier homme d’armes de France », il est également commandant des 4 compagnies des gardes du corps du roi et marche en tête de la garde dans toutes les cérémonies officielles et dans toutes les campagnes militaires.

ROBERT III DE LA MARCK, SEIGNEUR DE FLEURANGE ET DE SEDAN, DIT LE JEUNE ADVENTUREUX (1491- 1535), CAPITAINE DE LA COMPAGNIE DES CENT-SUISSE

A l’âge de 10 ans, il arrive à la cour d’Amboise et intègre la « petite bande » de François d’Angoulême, futur roi François 1er. Le roi aime à le nommer « le jeune adventureux » en raison de sa vaillance lors de l’enlèvement de la place de Vérone à la tête d’une poignée d’hommes. Il participe successivement à la bataille de Ravenne en 1512 puis à la prise de la ville d’Alessandria. A Novare, funeste pour les français, il échappe de justesse à la capture avec plus de quarante blessures. Au soir de la victoire de Marignan, le roi l’adoube de sa main. Il devient capitaine de la compagnie des Cent-suisses, en charge de la garde des appartements royaux. En 1519, il est envoyé en Allemagne afin d’inciter les Princes-Électeurs à donner leurs voix à François Ier. Il échoue dans cette mission diplomatique difficile. Il est en 1520 présent lors de la rencontre entre François Ier et Henri VIII, au Camp du Drap d’Or. Il est fait prisonnier à la bataille de Pavie en 1525 et partage la captivité de François Ier. L’empereur Charles Quint, irrité par la défection de son père, Robert II de La Marck, l’emprisonne en Flandre où il reste quelques années. Pendant cet emprisonnement, il est fait maréchal de France et met à profit sa captivité pour écrire ses mémoires. En 1536, il commande la place de Péronne alors que la ville est assiégée par les troupes de Charles Quint. Il finit sa carrière avec le titre de Maréchal de France. Il laisse à la postérité ses Mémoires ou Histoire des choses mémorables advenues du règne de Louis XII et François 1er, en France, Italie, Allemagne et Pays-Bas depuis 1499 jusqu’en l’An 1521, rédigée au Château de l’Ecluse en 1521.

ULRICH VON HUTTEN (1488-1523)

Ulrich von Hutten, « ex Buchonia » Chevalier d’Empire, fut un humaniste et un des grands propagandistes de la Réforme dans le Saint Empire. Après des études de droits à Venise puis Bologne, il repart pour l’Allemagne en 1514. Sur recommandation d’Eitelwolf von Stein, il entrevoit la possibilité d’entrer au service du nouvel archevêque de Magdebourg et de Mayence, Albert de Brandebourg (1490-1545), mais la mort de son bienfaiteur réduit à nouveau ses espoirs à néant. Grâce à la protection de ses proches et de l’archevêque de Mayence, il peut terminer ses études en Italie, et briguer un poste de conseiller princier dans les chancelleries du Saint Empire. En décembre 1515 il séjourne à Rome. Après avoir défendu avec succès la cause de l’empereur en 1516 contre cinq émissaires français, il se retire pendant l’été à Bologne et y poursuit ses études de droit et de littérature grecque. Il parachève ses études à l’université en 1517 mais refuse de passer les examens. De retour en Allemagne, il se voit décerner la couronne des poètes par l’empereur Maximilien I er, manifestement charmé par ses libelles. En 1519, Ulrich rejoint la Ligue de Souabe qui s’est formée contre Ulrich de Wurtemberg, l’assassin de son fils Hans (le 7 mai 1515). Il devient l’un des principaux propagandistes de Luther (il figure d’ailleurs dans la liste d’excommunication du pape Léon X de janvier 1521.

FRANZ VON SICKINGEN (1481 – 1523)

Franz von Sickingen (1481 – 1523), Chef de guerre allemand, il combat dans les rangs de l’empereur Maximilien jusqu’à son bannissement en 1513. En 1518, Maximilien Ier annula le bannissement dont Sickingen faisait l’objet. Après la mort de Maximilien, Sickingen accepta des pots-de-vin de la part de François Ier pour appuyer la candidature de ce dernier, mais lors de l’élection, il amena ses troupes à Francfort-sur-le-Main pour y assurer l’élection de Charles Quint. En récompense de ce service, il fut fait chambellan impérial et conseiller.

LAURENT II DE MÉDICIS (1492-1519)

Né en 1492, Laurent II de Médicis, duc d’Urbino, est le fils de Pierre II de Médicis (1472-1503) et d’Alphonsine Orsini (1472-1531) et le neveu du Pape Léon X (Giovanni di Lorenzo de’ Medici) (Pontificat de 1513 à 1521). Il est également le petit-fils du célèbre Laurent Ier de Médicis (1449- 1492), dit Laurent le Magnifique. Représentant son oncle le Pape, il est le parrain du Dauphin François de France baptisé le 25 avril 1518 au château d’Amboise. Il se marie quelques jours plus tard avec Madeleine de la Tour d’Auvergne 91(1495-1519) en la collégiale Saint-Florentin du château d’Amboise. Il s’agit d’une manœuvre diplomatique du pape, son oncle, destinée à sceller la nouvelle alliance avec la France. Pour François Ier (1494- 1515-1547), cousin de la mariée, l’objectif est de rapprocher la famille royale de France et la famille Médicis afin de contrecarrer les ambitions du Saint-Empire romain germanique. De cette brève union (l’époux meurt en Italie en 1519), naît un seul enfant, Catherine de Médicis (1519-1589), la future épouse d’Henri II (1519/ 1547/1559).

MADELEINE DE LA TOUR D’AUVERGNE (1495-1519)

Madeleine de la Tour d’Auvergne, née en 1495, est la fille de Jean IV de la Tour d’Auvergne (1467-1501), comte d’Auvergne, et de Jeanne de Bourbon (1465-1511). Comtesse d’Auvergne à la mort de son père et héritière d’une des plus importantes fortunes de France, elle épouse Laurent II de Médicis (1492-1519), duc d’Urbino, en 1518 au Château d’Amboise. De cette courte union, ne naît qu’un seul enfant : Catherine de Médicis (1519-1589), la future épouse d’Henri II (1519/1547/1559), roi de France. Elle succombe à la fièvre en 1519, quelques jours après la naissance de sa fille.

CONNÉTABLE DE BOURBON

Charles III de Bourbon (1490-1527) fut notamment duc de Bourbon et d’Auvergne. Il occupe également la haute fonction de connétable de France de 1515 à 1521. C’est à ce titre qu’il figure parmi les invités des grandes réjouissances royales données à Amboise au printemps 1518 à la faveur du Baptême du Dauphin et du mariage du neveu du Pape Laurent II de Médicis avec Madeleine de la Tour-d’Auvergne. On le nomme également le connétable de Bourbon. Il entre en conflit avec la mère du roi, Louise de Savoie puis avec le roi lui-même qui lui contestent notamment plusieurs possessions en Auvergne. Devant fuir le courroux royal, il entre au service de son rival l’empereur Charles-Quint. Il trouvera d’ailleurs la mort à son service lors du siège de Rome par les troupes impériales en 1527. Sa mort marque le rattachement de l’Auvergne et du Bourbonnais au domaine royal.

MADAME DE CHATEAUBRIANT

Françoise de Foix (1495-1537), fut mariée jeune à Jean de Laval-Châteaubriant, comte de Châteaubriant. Célébrée pour sa beauté, elle vint à la cour pour la première fois en 1518 à Amboise, lors du baptême du dauphin François où sa présence est remarquée parmi les convives de marque des festivités royales. Cette présence, surprenante pour un membre subalterne de la cour, correspond sans doute au début de sa relation intime avec le roi François 1er. Profitant de sa nouvelle position dans le cœur du souverain, la comtesse de châteaubriant soutient l’ascension de ses frères, dont l’un était le fameux maréchal de Lautrec, et l’autre Thomas, fut également maréchal de France. Mais la mère du roi, Louise de Savoie, rivale de longue date de la famille de Foix apparentée à Anne de Bretagne, n’eut de cesse de discréditer Françoise de Foix pendant la captivité de François 1er (1525). Elle dut céder sa place de favorite au retour de captivité du roi de France (1526) qui lui préféra dès lors Anne de Pisseleu.

CARDINAL DE BOISY

Adrien Gouffier de Boisy (1479-1523), devient évêque de Coutances en 1510. Il bénéfice de la faveur du roi François 1er en raison du crédit dont jouissent ses deux frères Artus et Guillaume. Dès 1515, il est ainsi nommé par le souverain grand aumônier de France avant de recevoir du Pape la pourpre cardinalice. C’est à ce titre qu’il figure parmi les invités des grandes réjouissances royales données à Amboise au printemps 1518 à la faveur du Baptême du Dauphin et du mariage du neveu du Pape Laurent II de Médicis avec Madeleine de la Tour d’Auvergne. L’année suivante par le pape Léon X légat dans le royaume de France.

CARDINAL DE BOURGES

Antoine Bohier, dit Du Prat (1462-1519), est nommé abbé de Saint-Ouen de Rouen en 1495 est grâce à l’influence de son frère aîné Thomas, ministre des finances du roi de France. Il devient en 1499 conseiller clerc au parlement de Normandie puis abbé de la Trinité de Fécamp puis d’Issoire en 1505. Neuf ans plus tard, il nommé archevêque de Bourges. Profitant de la position de son cousin Antoine Duprat, Chancelier de France à la cour de France, il est reçu Cardinal par le Pape en 1517. C’est à ce titre qu’il figure parmi les invités des grandes réjouissances royales données à Amboise au printemps 1518 à la faveur du Baptême du Dauphin et du mariage du neveu du Pape Laurent II de Médicis avec Madeleine de la Tour-d’Auvergne.

HENRI 1ER D’ALBRET, ROI DE NAVARRE (1503-1555)

Henri 1er d’Albret, ou Henri II de Navarre, (1503-1555) est roi de Navarre de 1517 à 1555 en tant que Henri II. Bien que portant le titre de roi de Navarre, il ne règne effectivement que sur la Basse-Navarre, l’héritage de sa mère Catherine de Navarre. Mais il ne renonce pas pour autant à l’intégrité de son royaume qu’il dispute à son voisin le roi Ferdinand II d’Aragon. Il s’allie pour cela à la France. Il est ainsi présent aux côtés du roi François 1er à Amboise lors du Baptême du Dauphin et du mariage du neveu du Pape Laurent II de Médicis avec Madeleine de la Tour d’Auvergne. Il accompagne même François 1er à la bataille de Pavie. Fait prisonnier, il s’évade en en 1525. Grâce au prestige que lui confère cette évasion, il épouse, en 1527, la sœur de François Ier, Marguerite d’Angoulême (1492-1549), veuve du duc Charles IV d’Alençon.

MONSIEUR D’ALENÇON

Charles IV de Valois, duc d’Alençon (1489 – 1525), était un prince de sang de la maison des Valois, dernier représentant de la branche des Valois-Alençon. Il fait sa première campagne en 1507 en Italie sous les ordres de Louis XII puis de nouveau en 1509 lors de la bataille d’Agnadel. Il participe aux prises de Bergame, Caravaggio, Borromeo et Crémone. Il épouse en 1509 Marguerite d’Angoulême, soeur aînée de François Ier. A l’avènement de ce dernier, beau-frère en 1515, il repart une nouvelle fois en Italie, et combat à ses côtés à Marignan, puis défendit en 1521 la Champagne contre une expédition de Charles Quint. En 1525, il combat de nouveau en Italie à Pavie. Après la capture du roi, il commande l’armée française. Éprouvé par la défaite, accusé d’avoir abandonné le roi, il tombe malade et meurt la même année sans postérité.

MONSIEUR DE VENDÔME

Charles de Bourbon comte (1495-1514) puis duc de Vendôme (1514-1537) est né le 2 juin 1489 à Vendôme et mort le 25 mars 1536 à Amiens.

Fils de François de Bourbon, comte de Vendôme (1470-1495) et de Marie de Luxembourg-Saint Pol, ce « descendant de saint Louis » est le grand-père par les mâles du roi Henri IV de France et l’ancêtre des Bourbons notamment les actuels rois d’Espagne et grand-duc de Luxembourg.

N’ayant reçu que la nue-propriété des biens de son père et sa mère l’usufruit, c’est celle-ci, qui lui survécut, qui gouverna le comté de Vendôme. Charles fait ses premières armes en Italie au service de Louis XII. Celui-ci érige le comté en duché-pairie (1514). Il combat à la bataille de Marignan à la tête de 70 lances, puis participe à la campagne de Flandre. Fidèle de François Ier il est nommé chef du Conseil lorsque celui-ci est fait prisonnier à la bataille de Pavie (1525).

Les décès successifs de ses cousins Charles IV d’Alençon (1525) et Charles III de Bourbon (1527) font de lui le quatrième dans l’ordre de succession au trône, derrière les fils du roi, et préparent l’avènement de la Maison capétienne de Bourbon. Par ailleurs, après la mort du connétable de Bourbon en 1527, il devient l’aîné de la maison de Bourbon et la seconde personne de France, tandis que la Couronne annexe le duché. Il meurt à Amiens en 1537.

JOHN STUART (1481 – 1536), 2E DUC D’ALBANY, COMTE DE MARCH, RÉGENT D’ECOSSE, COMTE D’AUVERGNE ET DU LAURAGUAIS

Fils d’Alexandre Stuart, 1er duc d’Albany, et d’Anne de La Tour-d’Auvergne. Il épouse sa cousine Anne de la Tour d’Auvergne en 1505. Il devient régent du jeune roi Jacques V d’Écosse le 10 juillet 1515 après avoir évincé la mère de ce dernier, Marguerite Tudor. Allié des français, il est l’invité du roi François 1er à Amboise lors des festivités organisées au printemps 1518 lors du baptême du Dauphin et le mariage de Laurent II de Médicis avec Madeleine de la Tour d’Auvergne, sa cousine et belle-sœur. En raison de son alliance avec le roi de France, il doit faire face à des troubles intérieurs fomentés par le parti pro-anglais qui soutenait la reine-mère. Il est entraîné à la guerre contre l’Angleterre qui lui inflige à partir de 1522 une série de défaites militaires qui l’obligèrent à renoncer à la régence et à quitter l’Écosse en 1524. Il se met alors au service du roi de France, et participe à la désastreuse campagne d’Italie de François Ier, de 1525. En 1526 Il est promu chevalier de l’Ordre de Saint-Michel et nommé 6e Gouverneur d’Auvergne le 28 février 1529 fonction qu’il occupe jusqu’au 18 mai 1536. Il meurt en France au château de Mirefleurs en Auvergne, le 2 juillet 1536.

ÉLÉONORE DE HABSBOURG ET D’AUTRICHE (1498-1558)

Sœur de l’empereur Charles Quint, elle épouse en secondes noces le roi François 1er et devient reine de France, de 1530 à 1547, période au cours de laquelle elle accompagne François 1er dans ses séjours à Amboise. Devenue veuve, elle reçoit en douaire le duché de Touraine de 1547 à 1558, elle vit ses dernières années aux Pays-Bas aux côtés de sa sœur Marie. Elle suit ensuite son frère en Espagne après son abdication et décède un an plus tard à l’âge de cinquante-neuf ans.

ANNE BOLEYN (VERS 1500-1536)

Fille de Thomas Boleyn (1477-1539), diplomate et politicien, et de Élizabeth Howard (?-1538), Anne Boleyn naît en 1500 en Angleterre. Durant ses jeunes années, elle part pour la France afin d’y parfaire son éducation. Elle côtoie la Cour et notamment Claude de France (1499-1524), épouse de François Ier (1494/ 1515/1547) dont elle est dame de compagnie. En 1515, elle l’accompagne notamment lors de ses séjours à Amboise ou à Blois.

Elle séduit Henri VIII, roi d’Angleterre et d’Irlande (1491/ 1509/1547) et l’épouse en 1533. Ce mariage est à l’origine de la réforme de l’Église d’Angleterre. Accusée d’adultère, d’inceste et de haute trahison, elle est condamnée à mort en mai 1536. Décapitée quelques jours plus tard, elle laisse une fille qui deviendra Élizabeth Ière, illustre reine d’Angleterre et d’Irlande (1533/ 1558/1603).

FRANÇOIS DE FRANCE (LE DAUPHIN), DUC DE BRETAGNE (1518-1536)

Fils aîné de François 1er et de la reine Claude de France (1499-1524), il est né le 28 février 1518 au château d’Amboise, où il est baptisé le 25 avril 1518, en présence de la cour et des représentants des principales cours européennes. Il devient duc de Bretagne à la mort de sa mère (1524) mais ne gouverne pas en raison de l’usufruit du duché exercé par son père. Il est placé en otage en Espagne de 1526 à 1530, avec son frère cadet Henri, futur Henri II, en échange de la libération de son père François 1er. Il est couronné duc de Bretagne sous le nom de François III à la suite de l’union du duché de Bretagne au royaume de France en 1532, François meurt prématurément en 1536.

CHARLES DE HABSBOURG, DIT CHARLES QUINT, ROI DES ESPAGNES, EMPEREUR DU SAINT-EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE, ROI DE NAPLES, DE SICILE ET DE JÉRUSALEM (1500/ 1516-1519/1558)

Charles de Habsbourg, né en 1500, est le fils de Philippe « le Beau », roi consort de Castille (1478- 1506) et de Jeanne Ière, dite « la Folle », reine de Castille et d’Aragon, de Sicile et de Naples (1479/ 1504/1555). Héritier de quatre dynasties, résultats des alliances matrimoniales de ses aïeux, il est l’arrière-petit-fils de Charles le Téméraire, dernier duc de Bourgogne (1433-1477), le petit-fils de Maximilien Ier de Habsbourg, notamment Empereur du Saint-Empire romain germanique (1459- 1508/1519), et le petit-fils des « Rois catholiques », Isabelle Ière, reine de Castille (1451/ 1474-1504) et Ferdinand II, roi d’Aragon (1452/ 1479/1516). Charles Quint règne dit-on sur un empire sur lequel « le soleil ne se couche jamais ». Il domine l’Espagne et ses vice-royaumes américains, Naples, la Sicile, le duché de Bourgogne, les Pays-Bas espagnols, les Flandres ou encore le Saint-Empire romain germanique. À la tête de cet immense empire, Charles Quint rêve de reconstituer l’empire carolingien. Ses ambitions sont néanmoins contrariées par l’expansion ottomane dans les Balkans, l’opposition du roi de France François Ier (à qui il ravit toutefois la couronne impériale en 1519) et de son successeur Henri II et la montée en puissance de la contestation luthérienne. Ayant fait prisonnier François 1er à la bataille de Pavie (1525), il concède à sa libération en échange de la mise en otage de ses fils et d’un mariage (1530) de sa sœur Eléonore d’Autriche (1498-1558) avec le souverain de France. Il profite d’une période de détente avec le roi de France pour négocier la traversée du royaume de France en 1539 au cours de laquelle il fait étape au Château d’Amboise. Son convoi échappe de peu à un incendie lors de son passage dans la rampe cavalière de la tour Heurtault. Dans les dernières années de sa vie, il se dépouille progressivement de ses pouvoirs au profit de ses héritiers avant de s’éteindre en 1558.

HENRI II, ROI DE FRANCE (1519/ 1547/1559)

Deuxième fils de François Ier et de Claude de France, il devient héritier du trône à la mort de son frère aîné François en 1536. Une fois sacré roi en 1547, comme ses prédécesseurs, il poursuit les guerres d’Italie avec un certain succès. Il fait élever au Château d’Amboise un nouveau logis destiné aux appartements des enfants royaux. Il y séjourne au moins à deux reprises après son avènement : du 6 avril au 5 mai 1551 et du 6 mars au 24 avril 1556. Après avoir réussi à mettre en échec l’Empire de Charles Quint (1500/ 1516-1519/1558), les dernières années de son règne se soldent par des défaites qui mettent un terme définitif aux ambitions françaises sur la péninsule. Henri II est moins tolérant que son père vis-à-vis du protestantisme en plein essor. Sa politique répressive ne permet pas d’apaiser les tensions religieuses. Le conflit s’enflammera après sa mort et aboutira aux guerres de religion. Il meurt accidentellement lors d’un tournoi à Paris en 1559, blessé par un éclat de lance.

CATHERINE DE MÉDICIS, REINE DE FRANCE (1519-1589)

Fille de Laurent II de Médicis (1492-1519) et de Madeleine de la Tour d’Auvergne (1495- 1519) – mariés à Amboise en 1518 – elle voit le jour à Florence. Elle épouse le fils cadet de François 1er, Henri, futur Henri II, en 1533 puis devient reine à la mort de François Ier. Mère de trois futurs rois de France, elle gouverne le royaume sous les titres de « Reine-Mère » des futurs rois de France, François II, Charles IX et Henri III, et « Régente ». Originaire d’Italie et passionnée par les arts, elle importe en France le « goût italien » et devient une des plus grands mécènes du XVIème siècle. En dépit de la politique d’apaisement qu’elle prône, Catherine de Médicis reste souvent l’otage des factions, surtout soucieuse de préserver la primauté royale. L’histoire retiendra son rôle ambigu lors du massacre de la Saint-Barthélemy, en 1572, qui fera d’elle une légende noire de l’Histoire de France.

FRANÇOIS II, ROI DE FRANCE (1544/ 1559/1560)

Fils aîné d’Henri II et Catherine de Médicis, François succède à son père sous le nom de François II en 1559. Il épouse Marie Stuart, fille du roi d’Ecosse en 1558. Son règne, un des plus éphémères de l’Histoire, est un prélude au déclenchement des guerres de religion. En 1560, il vient trouver refuge au château d’Amboise à l’annonce d’un complot destiné à le soustraire à l’influence de sa belle-famille, les Guise, à la tête du parti catholique. La « conjuration d’Amboise », qui s’achève par l’exécution des conjurés huguenots, marque le début d’une crise politique et religieuse majeure dans le royaume de France. De faible constitution depuis sa naissance, il meurt après dix-sept mois d’un règne éprouvant à la fin de l’année 1560.

MARIE IÈRE, DITE MARIE STUART, REINE D’ÉCOSSE (1542/ 1559/1587)

Marie Stuart, née en 1542, est la fille de Jacques V, roi d’Écosse (1512/ 1513/1542) et de Marie de Guise, (1515-1560). Reine d’Écosse quelques jours après sa naissance, elle est en plus devenue dauphine de France par son mariage avec François de France (1544/ 1559/1560), le futur François II, en 1558. Elle devient reine de France l’année suivante, à la mort d’Henri II (1519- 1547-1559), et accompagne son époux dans ses séjours au Château d’Amboise. Elle y réside notamment en mars 1560 durant les journées de la « Conjuration d’Amboise ». Mais François II meurt dix-sept mois après son couronnement. La reine quitte définitivement la France après le décès de son époux en 1561.

Elle retrouve une Écosse divisée sur la question religieuse. En 1568, elle fuit en Angleterre pour échapper à ses ennemis écossais mais elle est emprisonnée par sa cousine Élizabeth Ière d’Angleterre et d’Irlande (1533- 1558-1603). Au bout de dix-huit années de captivité, accusée de comploter contre elle, la reine d’Angleterre et d’Irlande la condamne à mort. Elle meurt décapitée en 1587.

FRANÇOIS IER DE LORRAINE, 2E DUC DE GUISE (1519-1563)

Fils aîné de Claude de Lorraine, 1er duc de Guise, François II de Guise est aussi le frère de Marie de Guise (mère de Marie Stuart d’Ecosse) et de Charles de Guise (futur Cardinal de Lorraine). À la mort du roi Henri II, il prend la tête du parti catholique partisan d’une politique d’une grande fermeté envers la religion réformée. Avec son frère Charles, Cardinal de Lorraine, il prend officieusement la tête du gouvernement du royaume profitant de son ascendant sur sa nièce Marie Stuart et son époux le jeune roi de France François II. Les deux frères seront les principaux protagonistes de la répression de la conjuration d’Amboise. Le 17 mars 1560, le roi François II confie au duc de Guise la lieutenance générale du royaume. Mais en décembre 1560 à la mort du roi François II, sa mère Catherine de Médicis, obtient la régence du Royaume et mène une politique de tolérance envers le culte réformé. Le duc de Guise et son parti, opposés à cette politique, sont écartés de la cour et du pouvoir. Il poursuit néanmoins son action répressive sur ses terres. Le 1er mars 1562, il fait perpétrer le massacre de Wassy. Commandant l’armée du roi, le duc soumet la même année les huguenots à Rouen puis Dreux et tente de reprendre Orléans où il trouve finalement la mort le 18 février 1563.

CHARLES DE GUISE, CARDINAL DE LORRAINE (1524- 1574)

Dans un premier temps ouvert à la discussion et à la réforme de l’Église, il soutint la politique du chancelier Michel de l’Hospital tout en s’illustrant comme le champion de la cause catholique. Avec son frère le François, duc de Guise, il dirige la France sous le règne de François II (1559-1560) et prend part à la répression de la conjuration d’Amboise. Il participe au colloque de Poissy (1561), puis au concile de Trente (1563). A la mort de son frère François (1563), il devient chef de la maison de Guise et s’oppose durant le reste de sa carrière à la politique de Catherine de Médicis.

JEAN DU BARRY, SEIGNEUR DE LA RENAUDIE (…-1560)

A l’avènement du roi François II, ce gentilhomme périgourdin protestant devient l’instigateur principal de la conjuration d’Amboise. Il réunit d’autres gentilshommes venus de toute la France comme le baron Charles de Castelnau-Tursan, François Bouchard d’Aubeterre, Edme de Ferrière-Maligny (frère cadet de Jean II de Ferrières), le capitaine Mazères, le capitaine Sainte-Marie, le capitaine Lignières, le capitaine de Cocqueville, Jean d’Aubigné (père d’Agrippa d’Aubigné), Ardoin des Porcelets de Maillane, François de Barbançon, Charles de La Garaye. La Renaudie est tué le 19 mars 1560 dans une escarmouche dans la forêt de Château-Renault. Son corps est coupé en cinq morceaux et exposé « pour l’exemple » aux portes d’Amboise.

FRANÇOIS III BOUCHARD D’AUBETERRE (1522-1573)

Seigneur d’Aubeterre, de Saint-Martin de la Coudre, en Saintonge, ce noble protestant est en contact avec Calvin. Il vend ses terres pour organiser la conjuration d’Amboise. Fait prisonnier et condamné à mort à l’issue d’un procès expéditif, il doit la vie, d’après Brantôme, à l’intervention de Jacques d’Albon, maréchal de Saint-André. Ses biens sont confisqués, avec l’appui des Guise, au profit de ce maréchal. Il s’exile à Genève, où il vit en fabriquant des boutons. Il meurt assassiné dans son lit un an après le massacre de la Saint-Barthélemy.

CHARLES IX, ROI DE FRANCE (1550/ 1560/1574)

Charles est le fils d’Henri II et de Catherine de Médicis, il passe une partie de son enfance à Amboise et y fait une étape après son avènement le 19 mars 1563. Frère cadet de François II disparu sans descendance, il lui succède au trône en 1560. Le roi n’ayant que 10 ans, le gouvernement est assuré par sa mère. Son règne est entaché par les guerres de religion qui atteindront leur paroxysme lors du massacre de la Saint-Barthélemy de 1572. Mort lui aussi sans héritier légitime à 24 ans, il cède le trône à son frère Henri.

HENRI III, ROI DE FRANCE (1551/ 1574/1589)

Quatrième fils d’Henri II et de Catherine de Médicis, il passe une partie de son enfance à Amboise. Henri n’est logiquement pas destiné à régner. Il se porte ainsi candidat au trône vacant de Pologne. Élu en 1573, son règne ne dure qu’un an puisque la mort de son frère aîné, Charles IX (1550/ 1560/1574), le rappelle en France. Il lui succède sous le nom d’Henri III en 1574.

Il hérite d’un royaume divisé et meurtri par les guerres de religion. La France fait face à une crise économique, politique et religieuse majeure. Favorable à une politique de conciliation, il est assassiné par un moine manipulé par la Ligue, le parti catholique. Il meurt également sans descendance, ouvrant une nouvelle crise de succession.

MARGUERITE DE FRANCE (1553-1615), FUTURE REINE MARGOT

Septième enfant du roi de France Henri II et de Catherine de Médicis, passe une partie de son enfance à Amboise, chaperonnée par une gouvernante qui se voit confier le soin de lui inculquer la discipline. On sait peu de chose de son éducation à l’exception de sa pratique de l’italien, de l’espagnol et du latin et de son goût croissant pour la littérature. Elle témoigne dans ses Mémoires de sa crainte à l’égard de sa mère. Celle-ci se montre très dure à son égard quand elle apprend son inclinaison à 17 ans pour Henri de Lorraine, duc de Guise, chef du parti catholique. La reine Catherine a bien d’autres projets d’alliance pour elle : des négociations sont ainsi menées dans le but de la marier à Rodolphe le fils de l’empereur Maximilien, puis avec le jeune roi du Portugal Sébastien 1er, en vain. Faisant face aux troubles religieux au sein même du royaume, Catherine se résout à accepter l’alliance de sa fille avec le chef du parti protestant, Henri, roi de Navarre, en 1572. A la mort de son frère Henri III, son époux monte sur le trône en 1589. Elle ne devient toutefois que de façon éphémère reine de France et de Navarre puisque son mariage est annulé en 1599.

HENRI IV, ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE (1553/ 1589/1610)

Fils de Jeanne III de Navarre (1528/ 1555/1572) et d’Antoine de Bourbon, il devient roi de Navarre à la mort de sa mère en 1572 puis de France et de Navarre à partir de 1589. Il est le premier monarque de la branche Bourbon de la dynastie capétienne. Il séjourne à deux reprises au château d’Amboise, en 1598 et 1602. Le début de son règne est marqué par la vive opposition du parti catholique à son accession au trône de France. En effet, Henri de Bourbon est de confession protestante. Il est contraint de se convertir afin de ceindre la couronne du catholique royaume de France et succéder à son lointain cousin, Henri III. Il entame une politique de pacification et signe l’Édit de Nantes (1589) qui reconnaît la liberté de culte aux protestants et met un terme à près de vingt années de guerre. Mais il est assassiné par Ravaillac à Paris.

LOUIS XIII, ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE (1601/ 1610/1643)

Fils d’Henri IV et de Marie de Médicis (1575-1642), il succède à son père en 1610. La régence est assurée par sa mère. Il affirme son autorité en 1617 et écarte sa mère du pouvoir. Il fait étape à Amboise à plusieurs reprises : 1615 ; avril 1616 ; 1617 ; 1619 ; 1620. Il s’entoure du cardinal de Richelieu (1585-1642) qui devient son principal ministre. Ce dernier ordonne notamment la destruction du donjon médiéval qui trône dans la cour du Château d’Amboise. Son règne est marqué par des conflits avec les protestants. Au plan extérieur, il n’hésite pas pour autant à s’allier aux puissances protestantes pour contrecarrer celle de la maison de Habsbourg pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648).

ANNE D’AUTRICHE, REINE DE FRANCE ET DE NAVARRE (1601-1666)

Née en Espagne en 1602, Anne d’Autriche est la fille du roi Philippe III d’Espagne (1578/1598/1621). Elle épouse le jeune Louis XIII (1601/1610/1643) en 1615. Cette union est avant tout politique puisque Marie de Médicis (1575-1642), mère du roi et régente du royaume, veut assurer la paix avec les Habsbourg d’Espagne. À la mort de Louis XIII en 1643, elle devient régente de France et dirige le gouvernement du royaume avec son ministre favori, le cardinal Mazarin (1601-1661). Très impopulaires, ils doivent faire face à la grande révolte de la Fronde de 1648 à 1653. Ils quittent alors Paris pour reconquérir le royaume. C’est à cette occasion, en 1650, qu’ils séjournent à Amboise. En effet, en pleine messe la reine perd connaissance et est immédiatement transportée au Château. Elle y restera plusieurs jours avant de pouvoir reprendre la route. A la mort de Jules Mazarin, son fils Louis XIV (1638/1643/1715) prend personnellement les reines du pouvoir et Anne d’Autriche quitte volontairement le gouvernement.

GASTON DE FRANCE OU GASTON D’ORLÉANS (1608-1660)

Troisième fils du roi Henri IV et frère du roi Louis XIII, Gaston de France reçoit le château d’Amboise en apanage en 1627. Les travaux d’entretien du château, un temps envisagés, sont abandonnés en raison de l’opposition de Gaston d’Orléans à Louis XIII qui le contraint à la fuite en 1631. Le 1er ministre du roi, Richelieu, ordonne la prise puis le démantèlement partiel des fortifications du château. Revenu trois ans plus tard dans les grâces de son frère, il effectue un séjour à Amboise en novembre 1637. L’état de délabrement de son logis le dissuade toutefois d’y coucher. A sa mort en 1660, le château fait retour à la couronne.

LOUIS XIV, ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE (1638/ 1643/1715)

Louis-Dieudonné est le fils tant attendu de Louis XIII et d’Anne d’Autriche. Succédant à son père à l’âge de cinq ans, la régence est assurée par sa mère qui doit rapidement faire face à la Fronde (1648-1653). C’est à cette occasion que le jeune Louis-Dieudonné séjourne une première fois au Château d’Amboise puis en novembre 1660.

Il s’émancipe de ses principaux ministres en 1661, à la mort de Mazarin, et prend personnellement la direction des affaires du royaume. Son règne, le plus long de l’Histoire de France, est marqué par l’absolutisme royal de droit divin. Il met en scène chacun de ses gestes dans son Château de Versailles afin de contrôler la noblesse, trop prompte à comploter dans ses provinces.

Sur le plan intérieur, il réforme le royaume et construit un État centralisé avec l’aide de ses ministres Colbert (1619-1683) puis Louvois (1641-1691). Il révoque également l’Édit de Nantes, signé par son grand-père Henri IV (1553/ 158/-1610), en 1685.

À l’extérieur, il travaille à la grandeur de la France et l’affaiblissement des Habsbourg. Il conduit avec un certain succès notamment la guerre de Dévolution entre 1667 et 1668. Mais il ressort considérablement affaibli de la guerre de succession d’Espagne entre 1697 et 1714. Louis XIV s’entoure tout au long de son règne des artistes les plus brillants de son temps comme Molière (1622-1673), Racine (1639-1699), La Fontaine (1621-1695), Lully (1632-1687), Le Brun (1619-1690) ou Le Nôtre (1613-1700).

PHILIPPE DUC D’ANJOU PUIS PHILIPPE V, ROI D’ESPAGNE, DE SICILE, DE NAPLES ET DE SARDAIGNE ET SOUVERAIN DES PAYS-BAS (1683/1700-1724/1746)

Philippe de France, duc d’Anjou est le petit-fils de Louis XIV (1638/1643/1715) et le deuxième fils du « Grand Dauphin » (1661-1711). Neveu de Charles II (1661/1665/1700), roi d’Espagne, il prétend au trône alors en pleine crise de succession. Après une guerre éprouvante pour les royaumes de France et d’Espagne, il succède à Charles II, dernier roi de la dynastie Habsbourg de la péninsule, et devient le premier roi Bourbon d’Espagne.

Pour rallier Madrid et ceindre la couronne, le jeune Philippe d’Anjou passe par le Château d’Amboise où il fait étape du 11 au 13 décembre 1700. Après un règne de 45 ans, le plus long de la monarchie espagnole à ce jour, il rend l’âme en 1746 à Madrid.

CHARLES DE BATZ DE CASTELMORE, DIT D’ARTAGNAN (ENTRE 1611 ET 1615-1673)

Charles de Batz de Castelmore, né entre 1611 et 1615, appartient à une petite famille noble de Midi-Pyrénées. Venu à Paris en 1635, il devient trois ans plus tard mousquetaire du roi. Ses états de service sont flous les années qui suivent. Il est probable qu’il ait combattu en Lorraine ou dans les Flandres. En 1646, une lettre certifie qu’il est au service du cardinal Mazarin (1602-1661), cardinal et principal ministre de la régente Anne d’Autriche (1601-1666), mère de Louis XIV. Lors de la Fronde, il soutient et défend la famille royale contre les « Grands » du royaume en rébellion. Après la mort de Mazarin et la prise de pouvoir personnel par Louis XIV en 1661, il rend de multiples services au roi. Il escorte notamment Nicolas Fouquet (1615-1680) disgracié et se rend à cette occasion au Château d’Amboise en décembre 1661. Toujours fidèle au Roi-Soleil, d’Artagnan combat pendant la guerre de Hollande (1672-1678) et trouve la mort lors du siège de Maastricht en 1673.

NICOLAS FOUQUET (1615-1680)

Héritier d’une grande famille de la noblesse de robe, Nicolas Fouquet devient surintendant des finances en 1653.

Ses charges lui confèrent un pouvoir et une fortune considérables. Il se fait grand mécène des arts et s’entoure de grands artistes qui travaillent notamment à la grandeur de son château de Vaux-le-Vicomte. Il y organise d’ailleurs des festivités grandioses en 1661 dont le roi Louis XIV prend ombrage. Il le fait destituer puis arrêter. Fouquet est condamné à la confiscation de ses biens et à l’exil commué en emprisonnement à vie pour malversations. À propos de sa déchéance, Voltaire écrit : « Le 7 août, à six heures du soir, Fouquet était le roi de France ; à deux heures du matin, il n’était plus rien »

Dans son périple pour rejoindre sa prison, Nicolas Fouquet fait étape au château Amboise où il séjourne au cachot du 4 au 16 décembre 1661. Il décède à Pignerol en Italie en 1680.

JEAN DE LA FONTAINE (1621-1695)

Jean de La Fontaine est issu d’une famille picarde aisée. Après des années de formation dont on ne sait pas grand-chose, il entre au service de Nicolas Fouquet (1615-1680) en 1658. L’arrestation de ce dernier force La Fontaine à quitter Paris. C’est à cette occasion qu’il fait un pèlerinage au Château d’Amboise en 1663 afin de se recueillir sur le lieu de détention de son ancien mécène et ami. Dans sa lettre du 30 août 1663, décrivant la Loire vue du château d’Amboise « Ce qu’il y a de beau, écrit-il, c’est la vue : elle est grande, majestueuse, d’une étendue immense ; l’oeil ne trouve rien qui l’arrête ; point d’objet qui ne l’occupe le plus agréablement du monde ». À partir de 1664, il revient sur Paris et son oeuvre est remarquée à la Cour. Ses immenses talents en tant qu’écrivain, poète, dramaturge et fabuliste sont enfin reconnues et ses célèbres « Fables » gagnent les faveurs des intellectuels du royaume. Il s’écroule de fatigue et meurt après une séance à l’Académie en 1695.

ÉTIENNE-FRANÇOIS DE CHOISEUL, DUC DE CHOISEUL (1719-1785)

Issu d’une noble famille française, Etienne-François de Choiseul fait une carrière militaire brillante. Après s’être illustré dans la carrière diplomatique et grâce à ses relations avec Madame de Pompadour (1721-1764), il gravit les échelons à la tête de l’État. Il devient progressivement le ministre majeur de Louis XV (1710/1715/1774) jusqu’à sa disgrâce en 1770. Il quitte donc la Cour de Versailles et se retire sur ses terres d’Amboise et de Chanteloup. Grand amateur d’art, les grands esprits du siècle lui rendent visite à Chanteloup jusqu’à sa mort en 1785.

LOUIS-JEAN-MARIE DE BOURBON, DUC DE PENTHIÈVRE (1725-1793)

Fils du Comte de Toulouse (1678-1737), issu de la branche légitimée de Louis XIV (1638/1643/1715) et de Madame de Montespan (1640-1707), Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre succède aux charges civiles et militaires de son père de Grand Veneur et Amiral de France, en 1737. Il s’illustre notamment au combat à la célèbre bataille de Fontenoy en 1745 et de Dettingen en 1753.

Quand la Révolution éclate, il est plutôt favorable à l’évolution du régime vers une monarchie constitutionnelle ; il acquière le château d’Amboise en 1786. II est d’ailleurs nommé commandant de la Garde nationale d’Amboise et prête serment de fidélité à la nation et au roi. Toutefois, l’assassinat de sa belle-fille, la princesse de Lamballe (1749-1792) par les sans-culottes en 1792 assombrit ses derniers jours. Il refuse pour autant de quitter la France. Il meurt peu après. Ses biens sont alors confisqués et les membres de sa famille arrêtés.

ROGER DUCOS (1747-1816)

Étudiant en droit à Toulouse en 1788, il participe à la rédaction des cahiers de doléances de la ville de Dax. Il gravit progressivement les échelons de l’administration révolutionnaire et est élu à la Convention. Il vote la mort de Louis XVI (1754/1774/1793) le 20 janvier 1793. Sous le Directoire, il est membre du Conseil des Anciens entre 1795 et 1798. Favorable à Napoléon Bonaparte (1769/1804-1814-1815/1821) et ami de l’abbé Sieyès (1748-1836), il apporte son soutien au coup d’État du 18 brumaire de l’An VIII – 9 novembre 1799. Il est nommé Consul provisoire en 1799, rapidement remplacé par Charles-François Lebrun (1738-1824). Il est finalement récompensé pour ses services, le Premier Consul lui offre le Château d’Amboise en 1803 et le fait comte d’Empire en 1808 puis Pair de France pendant les Cent-Jours, en juin 1815. Exilé en Allemagne pour avoir voté la mort du roi en 1793, il y trouve accidentellement la mort en 1816.

LOUISE-MARIE-ADÉLAÏDE D’ORLÉANS, DUCHESSE D’ORLÉANS (1753-1821)

Née à Paris, Louise-Marie-Adélaïde d’Orléans, duchesse de Chartres puis d’Orléans à partir de 1785, est l’unique héritière survivante de Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793). Son mariage avec Louis-Philippe d’Orléans (1747-1793), le chef de la branche cadette de la famille royale, est célébré à Versailles en 1769. Le couple aura six enfants et notamment Louis-Philippe d’Orléans (1773/1830-1848/1850), futur roi des Français. Veuve du duc d’Orléans, plus connu sous de nom de « Philippe-Égalité », qui est guillotiné en novembre 1793, elle est incarcérée à la prison du Luxembourg. Tous ses biens sont alors saisis. Elle est contrainte à l’exil en 1797 par un décret qui oblige les Bourbons à quitter le territoire français. Elle réside en Espagne jusqu’à la première abdication de l’Empereur Napoléon Ier (1769/1804-1814-1815/1821). De retour en France en 1814, elle récupère parmi ses biens le château d’Amboise. Après une douloureuse agonie, elle meurt en 1821.

LOUIS-PHILIPPE D’ORLÉANS PUIS LOUIS-PHILIPPE IER, ROI DES FRANÇAIS (1773/1830-1848/1850)

Fils aîné de Louis-Philippe d’Orléans (1747-1793) et de Louise-Marie-Adélaïde d’Orléans Louis Philippe d’Orléans naît à Paris en 1773. Jeune homme sous la Révolution, il est favorable à certaines de ses idées. Il entre même au Club des Jacobins et participe à la bataille de Valmy en 1791. Cependant, la mise en cause de son père, le régicide « Philippe-Égalité », par le Tribunal révolutionnaire le contraint à l’exil. Jusqu’à la fin de l’Empire, Louis-Philippe parcourt l’Europe et s’embarque même pour les États-Unis d’Amérique en 1796.

Avec le retour des Bourbons sur le trône, il revient en France et incarne l’opposition aux ultras du royalisme. Au décès de sa mère Louise-Marie-Adelaïde d’Orléans en 1821, Il fait procéder à des rénovations afin de transformer le château d’Amboise en lieu de villégiature. Ces travaux sont confiés à l’architecte de renom Pierre-François-Léonard Fontaine (1762-1853) et à son disciple, Pierre-Bernard Lefranc (1795-1856). Quand Charles X (1757-1836) est chassé du pouvoir par la Révolution de 1830, Louis-Philippe est proclamé roi des Français par la Chambre des députés. Son règne constitue un tournant important dans la conception de la royauté en France car il accepte le jeu du parlementarisme. Il gouverne un royaume en pleine mutation sociale, économique et politique. Le roi Louis-Philippe 1er ardent défenseur du patrimoine français, soutient le classement des monuments emblématiques de l’Histoire nationale, au premier rang desquels figure Amboise, classé dès 1840. La paupérisation causée par la révolution industrielle et la montée en puissance des élites républicaines auront raison de la monarchie de Juillet, balayée par la Révolution de février 1848.

Contraint à l’abdication, Louis-Philippe s’exile au Royaume-Uni, accueilli par la reine Victoria. Il meurt au Château de Claremont en 1850.

ÉMIR ABD EL-KADER (1808-1883)

Abd el-Kader ben Muhieddine est né en Algérie en 1808. Élevé dans une famille de lettrés de la région de Mascara, il développe très vite une insatiable curiosité et de grandes capacités intellectuelles. Jeune homme, il s’implique dans la résistance à la colonisation française. Il crée une force militaire permanente pour s’opposer aux troupes françaises. Contraint à se rendre au général Lamoricière en 1847, il fait la promesse de ne plus lever les armes contre la France. L’instabilité politique que connaît alors la France compromet sa situation. Il est alors incarcéré au Château d’Amboise l’année suivante. Il est libéré quatre ans plus tard par Louis-Napoléon Bonaparte (1809/1852-1870/1873) alors Prince-Président, venu en personne tenir la parole donnée par les autorités françaises en 1847. L’Émir s’embarque alors pour la Turquie puis Syrie où il consacre l’essentiel de ses dernières années à la méditation et l’enseignement. Jusqu’à son dernier souffle, il défend avec constance les valeurs universelles de tolérance et d’humanisme. Il rend l’âme à Damas en 1883.

LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE OU NAPOLÉON III, EMPEREUR DES FRANÇAIS (1809/1852-1870/1873)

Louis-Napoléon Bonaparte, est le fils de Louis Bonaparte (1778/1806/1846), roi de Hollande et frère cadet de Napoléon Ier (1769/1804-1814-1815/1821), et d’Hortense de Beauharnais (1783-1837), reine consort de Hollande et fille de Joséphine de Beauharnais (1763-1814), première épouse de Napoléon Ier. Exilé avec sa mère après la chute de Napoléon Ier en 1815, il voyage beaucoup et se montre sensible aux idées libérales. Après plusieurs coups d’État manqués, qui le conduisent en prison, il est élu président de la République en 1848. Trois ans plus tard, en conflit avec un Parlement conservateur qui s’oppose à sa réélection, il organise un coup d’État très largement plébiscité par les Français et rétablit l’Empire. Il vient à Amboise quelques semaines auparavant pour signifier à l’Emir Abd el Kader sa libération.

La rigidité de son régime s’estompe au fil de son règne et se libéralise progressivement. Avec la réforme constitutionnelle de 1870, le Second Empire possède presque toutes les caractéristiques du régime parlementaire. Sensible aux questions sociales, Napoléon III accompagne la forte croissance économique générée par la révolution industrielle et prend des mesures afin d’améliorer les conditions de vie et de travail des ouvriers. Il modernise Paris avec l’aide du préfet Georges Eugène Haussmann (1809-1891) et autorise notamment le droit de grève en 1864. La fin du règne est marquée par les échecs dans la politique étrangère et l’inexorable montée en puissance de la Prusse d’Otto von Bismarck (1815-1898) en Europe. La guerre qui éclate entre la France et le royaume de Prusse en 1870 et la défaite de Sedan quelques mois plus tard met un terme à l’Empire. En septembre 1870, la République est proclamée à Paris. Prisonnier des Prussiens puis exilé au Royaume-Uni, Louis-Napoléon meurt près de Londres en 1873.

FERDINAND-PHILIPPE D’ORLÉANS, DUC D’ORLÉANS (1810-1842)

Né en 1810, Ferdinand-Philippe d’Orléans est le fils aîné de Louis-Philippe d’Orléans (1773/1830-1848/1850), futur Louis-Philippe Ier, et de Marie-Amélie de Bourbon (1782-1866), princesse des Deux-Siciles. Le prince reçoit une éducation libérale au collège Henri-IV puis embrasse la carrière militaire. Il s’illustre notamment par sa gestion de l’insurrection ouvrière de Lyon en 1831. Sa popularité auprès de l’opinion publique française est certaine. Il participe également aux campagnes de colonisation de l’Algérie. Il séjourne à Amboise à l’occasion des travaux de restauration voulus par son père. En 1837, il se marie avec Hélène de Mecklembourg-Schwerin (1814-1858) dont il aura deux enfants. Victime d’un accident en voiture à cheval, il disparaît prématurément à l’âge de 32 ans.

HÉLÈNE DE MECKLEMBOURG-SCHWERIN, DUCHESSE D’ORLÉANS (1814-1858)

Hélène de Mecklembourg-Schwerin, née en 1814, est la fille de Frédéric (1778-1819), grand-duc de Mecklembourg-Schwerin et de Caroline de Saxe-Weimar-Eisenach (1786-1816). En 1837, la princesse épouse le fils aîné de Louis-Philippe Ier (1773-1830-1850), roi des Français, Ferdinand-Philippe d’Orléans, duc de Chartres (1810-1842). Ils vivent un mariage heureux jusqu’à la mort tragique de ce dernier en 1842. Elle effectue plusieurs séjours au château d’Amboise.

À l’image du reste de la famille royale, elle quitte la France avec ses enfants lorsqu’éclate la Révolution de 1848. Elle décède dix ans plus tard en Angleterre. Princesse populaire, elle reste connue pour avoir popularisé en France la coutume germanique du sapin de Noël.

FRANÇOIS D’ORLÉANS, PRINCE DE JOINVILLE (1818-1900)

Né en 1818, François d’Orléans est le septième enfant de Louis-Philippe d’Orléans (1773/1830-1848/1850) futur Louis-Philippe Ier, et de Marie-Amélie de Bourbon (1782-1866), princesse des Deux-Siciles.

Comme ses frères, il étudie au collège Henri-IV et choisit la carrière militaire. Il intègre la marine et parcourt les mers du globe tout en gravissant les échelons du métier de marin. En 1840, en tant que commandant de la Frégate La Belle Poule, son père le charge d’accompagner le transfert des cendres de l’Empereur Napoléon Ier (1769/1804-1814-1815/1821) de l’Île de Sainte-Hélène à l’Hôtel royal des Invalides à Paris. En 1843, il épouse Françoise de Bragance (1824-1898), fille de l’empereur Pierre Ier du Brésil. La Révolution de 1848 oblige le couple à s’exiler. Voyageant beaucoup, il participe courageusement à la guerre de Sécession (1861-1865) aux côtés des armées de l’Union et combat clandestinement en France contre les Prussiens en 1870. Il meurt à Paris en 1900.

HENRI D’ORLÉANS, DUC D’AUMALE (1822-1897)

Né en 1822, Henri d’Orléans est le neuvième enfant de Louis-Philippe d’Orléans (1773/1830-1848/1850) futur Louis-Philippe Ier et de Marie-Amélie de Bourbon (1782-1866), princesse des Deux-Siciles. Il est plus connu par son titre, duc d’Aumale. Il hérite de la grande fortune de son grand-oncle et parrain, le prince de Condé.

Comme ses frères, il passe ses jeunes années au collège Henri-IV et intègre la carrière militaire à 16 ans. Il combat notamment en Algérie où il réalise son plus célèbre fait d’arme : la prise de la smala d’Abd el-Kader (1808-1883) en 1843. Il devient ensuite gouverneur général de l’Algérie en 1847.

En 1844, il épouse Marie-Caroline de Bourbon des Deux-Siciles, sa cousine germaine. Comme toute la famille, le couple quitte la France à la suite de la Révolution de 1848 et s’exile en Angleterre. Il rentre en France en 1872 et reprend sa carrière militaire et poursuit parallèlement sa passion de collectionneur. En 1886, il créé la société civile du domaine de Dreux qui compte dans son patrimoine le Château d’Amboise. Il meurt en Sicile en 1897. Sans descendant direct, il a légué une grande partie de son immense patrimoine, dont le Château de Chantilly, à l’Institut de France.

FRANÇOISE DE BRAGANCE, PRINCESSE DU BRÉSIL, PRINCESSE DE JOINVILLE (1824-1898)

Françoise de Bragance, née en 1824, est la fille de Pierre Ier (1798/1822/1834), empereur du Brésil et de Marie Léopoldine d’Autriche (1797-1826). Elle est également la sœur de Marie II (1819/1828-1834/1853), reine de Portugal et de Pierre II (1825/1831/1891), empereur du Brésil.

En 1843, elle épouse François d’Orléans 1818-1900), prince de Joinville et fils cadet de Louis-Philippe Ier (1773/1830-1848/1850), roi des Français. En tant que membre de la famille royale, elle fuit la France pour le Royaume-Uni et le Château de Claremont lorsqu’éclate la Révolution de 1848. De retour en France pendant le Second Empire, Françoise de Bragance meurt à Paris en 1898.

HENRI D’ORLÉANS, COMTE DE PARIS (1908-1999)

Henri d’Orléans naît en France en 1908. Il devient comte de Paris en 1929 et prétendant au trône de France à la mort de son père en 1940. Quand la guerre est déclarée, le comte de Paris s’engage dans la légion étrangère. Il combat alors sur le territoire français sous un nom d’emprunt en raison de la loi d’exil de 1886 lui interdisant de séjourner en France. Il choisit le nom « Orliac » comme son aïeul le duc d’Aumale (1822-1897) lors de la guerre de 1870. Après la débâcle et l’armistice, il profite du chaos politique pour promouvoir l’idée monarchique.

En 1950, la loi d’exil est abolie et la famille d’Orléans peut revenir sur le sol français. Il s’intéresse de près à la politique française nourrissant l’espoir d’une restauration monarchique. Il se retire définitivement de la vie politique après le départ du Général de Gaulle (1890-1970). Il se consacre alors pleinement à la gestion et à la préservation du patrimoine historique de la famille en créant la fondation Saint-Louis en 1974. La fondation est aujourd’hui propriétaire du Château d’Amboise, de la Chapelle royale de Dreux, du Château de Bourbon-l’Archambault, de la chapelle Notre-Dame-de-la-Compassion et de la colonne des princes de Condé à Saint-Leu-la -forêt.